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Povoa de Varzim - Porto Santo (du 24 au 30 septembre 2010)

 

 Après un nouveau gros rangement du coqueron arrière ( petits travaux grattage-peinture, histoire de changer), nous quittons Povoa avec un bon vent portant. Axèle n’étant pas au top, et pour économiser le régulateur d’allure, nous continuons sous voile d’avant seule (et ce pratiquement tout le trajet). Le bateau avance bien, et Axèle soigne son mal de mer à la carotte rapée, qui va quand même nourrir les poissons. Une fois amarinés, la traversée est sans histoire, toujours en route directe, et avec un vent heureusement plus soutenu que prévu. Malgré cela, nous sommes encore un peu mou, nous ne faisons pas grand chose à par veiller, manger, dormir et bouquiner. Il n’y a pas de problème particulier sur cette traversée, une fois le rail lisboète derrière nous. Il y a tout de même trois zone de remontée de fond à 20 m et une à 50 m, alors qu’autour la profondeur se situe plutôt entre 1000 et 3000 m. Quand ça souffle, la mer doit être vraiment casse-bateau, nous en restons donc éloignés sauf dans un moment de calme pour tenter de pêcher, mais nada. Enfin, dans la nuit du 29 au 30 septembre nous apercevons le feu d’Ilheu de Cima (îlot au nord de Porto Santo), avec ses trois flashs blancs toutes les 15s.

 

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Ilheu de Cima

 

 

Nous contournons l’ île sous quelques grains. Le matin n’étant définitivement pas propice aux prises de décision, nous empannons trop tard, nous sommes donc travers à la houle, plus ballotté que nécessaire, et en plus Loïc boude.

 

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  Nous voyons finalement la grande plage de Porto Santo, nous balançons 40 m de chaîne dans cinq mètres d’eau (ceinture-bretelle), et sieste.

 

Conditions rencontrées : vent de NE à NNW 3 à 6, la plupart du temps 4-5, top.

 

Pêche : que couic, mais nous avons failli pêcher des puffins. Les oiseaux s’intéressent décidément plus à nos leurres que les poissons!

 

Bestioles : Oiseaux : océanites tempêtes, puffins cendrés et majeurs, bullwers pétrels et, proche de la côte, des sternes.

 

Cétacés : aucun

 

Poissons : vus notre premier poisson volant à 1 mile de l’arrivée. Un beau vol plané, environ 50m !

 

Trafic une fois passé le rail de Lisbonne, 1 ou 2 cargos par jour. 3 ou 4 voiliers les dernières 24 heures, sinon nous étions seuls.

 

Sources météo : RFI

 

Porto Santo

 

Approche : sans problème, si vous utilisez le guide Imray, pensez à télécharger les corrections sur leur site. Entre autres, les coffres métalliques pour cargos sensés représenter un danger de nuit ne sont plus en place.

 

La cote sud, ou se situent le mouillage et le port, est constituée d’une grande plage de sable. Jolie, même si ce qui semble être une station d’épuration gâche un peu le tableau. L’eau est très claire, et chaude, nous pouvons donc nous baigner pour la première fois depuis le départ, et aller vérifier le crochage de l’ancre. On ne la voit plus du tout, elle est complètement sous le sable, ça devrait tenir.

 

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Nous allons au port en annexe faire les formalités d’entrée. Il faut aller au bureau de la brigada fiscal, sur le port. Le gars était sympa et parlait bien français. La paperasse prend 10 minutes, le temps de regarder les passeports, l’acte de francisation, l’assurance, et de noter quelques informations sur son ordinateur. Il faut retourner au bureau avant de repartir, même si on ne va qu’à Madère.

 

 

Services de la marina:

 

Droits de port: nous n’avons pas payé pour mouiller, mais il semble que la marina puisse le réclamer (alors que nous sommes en dehors des digues). Le mouillage à l’intérieur du port est désormais interdit. Il y a possibilité d’être au ponton, ou sur coffres. Le prix au ponton est de 18,30 euros HT par jour (attention quand vous leur demandez le prix, c’est toujours du hors taxe). Pour laisser son annexe au port lorsque l’on est au mouillage, cela semble pouvoir être payant. Nous n’avons rien demandé à personne, et c’est passé tout seul, pour laisser l’annexe et faire le plein d’eau via des bidons.

 

Possibilités de réparation :

 

en plus de l’eau et de l’électricité sur les pontons, il y a une zone wifi à côté de la capitainerie. C’est une petite terrasse avec des bureaux d’écoliers. Elle est souvent bondée d‘écoliers à la retraite, et il peut être intéressant d’arriver avec une multiprise, si on a une batterie un peu fatiguée. Nous voyons plein de gens parler à leur ordinateur, bizarre. En fait, ils téléphonent par Skype, on s’y met aussi. Nous n’avons pas vu de tri des déchets. Il y a moyen d’acheter un peu de matériel sur place (huile moteur…) mais vraiment pas grand-chose. il y a un travelift et un terre-plein avec petit chantier.

 

 L’ambiance du port est assez sympa, il y a vraiment beaucoup de bateaux en voyage, et il commence à y avoir des dessins d’équipages sur les quais. Le fait d’être au mouillage alors que tout le monde est au port permet de faire des économies, mais nuit quelque peu à la vie sociale. Néanmoins, le 2 octobre, pour les 24 ans d’Axèle, nous sommes invités à bord d’un bateau qui amène des médicaments en Casamance. Soirée sympa avec des musiciens qui ont du niveau !

 

La ville : elle est assez sympa et animée. Il y a de quoi faire un avitaillement d’appoint, la vie nous a semblé plus chère qu’à Povoa. Par contre boire un coup est beaucoup moins cher qu’en France. 4,50 pour une bière, un Madère et deux pains au chorizo, en France, rien que pour les boissons, ce serait plus cher ! La petite bière (20 cl) n’est qu’à 0,80 ! Il y a possibilité de louer vélos, voitures et scooters. Attention de ne pas louer à la station de taxi dans le centre. Il y a une autre boite de location sur la route côtière vers l’ouest, et y louer un scooter y est 5 euros moins cher par jour que dans le centre (25 E, au lieu de 30 E). Contrairement à la bouffe, le gasoil (gasoleo) est moins chère qu’à Povoa, ici il est à 1,105.

 

Musée :

 

 il y a l’ex maison de Christophe Colomb qui est reconvertie en musée. Elle est située à coté de l’église, avec ses beaux pavés sur le parvis, et ses carrelages aux murs.

 

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L’entrée du musée est à 1,5 E, et ça n’en vaut pas plus. Il y a des objets provenant d’une épave d’un bateau de la Compagnie des Indes, et des objets de l’époque des conquistadores (casque, plat en argent), mais la collection est assez pauvre. La maison a une petite cour avec quelques arbres, et une autre pièce avec entre autres une maquette de bateau d’époque de la conquête des amériques.

 

Randonnée :pour avoir des renseignements, attention l’office du tourisme était fermé le samedi. Nous sommes donc allés à la maison de Colomb, où il y a des livres, avec entre autres les randos possibles sur l’île. Nous sommes allés au Pico Ana de Fereira, avec ses orgues, et un beau point de vue.

 

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On y surplombe également la zone la plus verte de l’île, à savoir le golf. Puis nous avons été jusqu’à Moreno, au SW de Porto Santo, avec ses superbes criques et falaises.

 

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Le paysage est globalement désertique, il y a quelques vignes, et des nombreux figuiers de barbarie. Pour revenir, nous avons quitté les chemins, et nous avons marché dans la zone qui est en train d’être reboisée. Il y a plein de petits arbres plantés serrés dans des sillons sensés retenir l’eau. Sympa, mais difficile de retrouver la route, on s’est un peu paumés. La marche nous a pris environ 5 h et est vraiment jolie, avec de nombreuses formations géologiques curieuses, dommage que nous soyons ignorants en ce domaine. Pour aller du centre au chemin (et au retour) nous avons fait du stop. A l’aller, la première voiture nous a pris, et au retour ça a été plus long, mais le gars nous a déposé à la marina, juste devant notre annexe.

 

 Porto Santo - Madeira

 

Nous partons de notre mouillage le 5 octobre, après avoir dit au revoir la brigada fiscal, direction Madeira, l’île principale de l’archipel de Madère. Cette petite traversée se fait dans du petit temps, on s’aide même parfois du moteur.

 

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Nous mettons 7 h à atteindre la Baia d’Abra (côte sud, à l’extrême est). Nous mouillons par 7 mètres de fond dans du sable noir. Le fond étant sombre, pour être sûr d’avoir mouillé sur du sable, nous avons mis de la graisse sur notre plomb de sonde à main. Une fois que celui-ci touche le fond, on le ramène et on a un échantillon du fond. La baie est très belle, nous mouillons devant une plage de galets, entourés de falaises rouges avec des grottes. L’approche de jour ne présente pas de difficulté particulière, de nuit il faut faire attention aux parcs à poissons non éclairés dans l’est. Le mouillage est un peu rouleur, et le vent y est instable, à cause du relief. Il est également bruyant (largement dans les limites de l’acceptable), car les avions en approche de l’aéroport tout proche passent juste à côté. Le trafic est impressionnant pour une si petite île. De nombreux randonneurs passent à proximité du mouillage, mais le mouillage est agréable et beau. Le lendemain, nous faisons le tour de la baie en annexe, en pêchant à la traîne, et en admirant les falaises. Nous essayons de pêcher à la dandine aux pieds de ces dernières. Nous n’arrivons qu’à pêcher un petit poisson avec une très sale tête pleine de dents et d’ yeux rouges. Nous le donnons à nos voisins, la jonque Lakatao, pour leurs casiers. Ceux-ci n’attraperons que des vers urticants. Notre don pour la pêche est décidemment phénoménal !

 

Lakatao à Bahia d'Abra, Madère

 

Le 7 octobre, nous changeons de mouillage, et nous allons à Machico, un peu plus à l’ouest. L’approche n’est pas complexe, mais il faut tout de même éviter des cailloux débordant à l’est. Les relèvements du guide Imray sont justes, et il vaut en effet mieux ne pas chercher le minuscule phare et se référer à l’hôtel.

 

 

Le mouillage est sympa, avec wifi à bord si l’on mouille près de la plage de galets. Il est tout de même assez rouleur, et bruyant. En effet, on est juste à côté de la piste de l’aéroport, et les avions semblent venir s’écraser dans la falaise. D’autre part, le karaoké du café du port a des interprètes de qualités assez variables… La proximité du port de pêche et de la ville rendent aussi le mouillage moins attirant pour la baignade. Avec les effets de site, le vent est imprévisible. Attention de bien penser à l’évitage, tous les bateaux ne réagissent pas aux changements de vent à la même vitesse. Par exemple, nous avons eu le vent qui a changé d’un coup à 180°, en passant de 5 à 20 nœuds. Un catamaran est parti d’un coup à 5 nœuds, a fait décroché son ancre, et a raccroché 50 mètres plus loin (au passage, le fond passant vite de 6 à 20 mètres, il aurait facilement pu ne pas raccrocher). Shipibo, par contre s’est retourné à un rythme de sénateur.

 

Le port :  les places au ponton sont réservés aux locaux. Il est cependant possible de se mettre à couple des bateaux de pêche le long du quai si on en a besoin (petit coup de vent…), et ce gratuitement. Pas de souci pour faire de l’eau et laisser l’annexe. Sur la plage il y a des douches, mais on ne peut pas y utiliser du savon. Il y a également un shipchandler, le premier que nous voyons depuis le départ. Pas de possibilité de sortir le bateau.

 

Animation : la ville est de taille moyenne, avec de nombreux magasins, touristes, et vieux portugais jouant bruyamment aux dominos, l’ambiance est sympa. Le 8 et le 9 octobre, nous avons assisté à une fête religieuse pour la protection des marins. La ville défile avec des cierges de 1,5m. Mais surtout, en plus des vendeurs de dentelles de Madère, il y a barbecue géant. On achète dans des petits stands de la viande rouge (découpée en direct), qui est enfilée en gros dés sur des branches de lauriers. Après on va sur la plage faire griller sa brochette sur un des nombreux barbecues. Ne pas chercher de légumes pour les brochettes, ce n’est que de la viande (à 16 euros le kilo). Les seuls accompagnements sont le punch maracuja (fruit de la passion), et les bolo de caco. Ce sont des pains plats coupés en deux dans la longueur, badigeonnés de beurre à l’ail et, en option, du chorizo. Pas léger, mais top.

 

Services en ville : Machico nous a semblé être une bonne base arrière pour visiter l’île, ou au moins son est. Il y a plusieurs gros supermarchés, à peu près aux prix français. On commence à y trouver des légumes africain (igname, manioc…). Il y a aussi des boite de 5kg de saucisse de Francfort (pas engageant), et du miel de canne en bouteille de cinq litres. Par contre, les sauces pour pâtes se font rares.

 

 Randonnées : l’office du tourisme se trouve dans le centre-ville, dans un petit fort jaune, avec conseils pour les randonnées. Il y a une gare routière importante, ce qui est pratique pour arriver aux zones de balade (2,80 euros pour aller simple à Funchal).

 Baia d’Abra : nous sommes retournés là bas pour marcher, mais c’était bien mieux au mouillage, il y avait trop de monde et on voit moins bien les falaises. Avec tout ce monde, les lézards ne sont pas peureux, ils nous montaient dessus pour venir manger notre taboulé dans nos tupperwares. On a même réussi à les nourrir à la main, ils semblent préférer les fruits et légumes à la semoule, marrant. Balade d’environ une heure et demi.

 

 

Porto da Cruz (NE de l’île) à Machico en faisant le tour du Pico da Coroa : superbe. Beaucoup de végétation, ça fait du bien après les dernières balades désertiques. Entre autres des eucalyptus et des mimosas énormes. Il y a également pas mal de plantes grasses sur les parois des falaises. Tant que l’on marche le long des falaises la route est assez plate, même si l’on marche parfois trop au bord au goût du vertige de Loïc. Par contre, avant et après les falaises, il y a de la pente, après avoir passé notre temps assis sur le bateau, on sent les jambes. La descente vers Machico se fait en suivant un canal d’irrigation qui alimente de nombreuses petites exploitations. Les gens y font pousser entre autres des bananiers, de la canne à sucre, et des courges que l’on voit souvent entreposées sur le toit des cabanes. Le travail est impressionnant, avec la pente. Nous apercevons aussi quelques chèvres. Par contre, le canal d’irrigation est une barrière difficilement franchissable pour les lézards, et Axèle ne peux plus s’arrêter de les sauver de la noyade.

 

Notre dernière journée se passe à Funchal, pour faire nos papiers de départ, là encore pas de problème, c’est expédié en dix minutes. Nous faisons également une demande pour aller aux îles Selvagens (à mi chemin des Canaries, îles désertes peuplées d’oiseaux et de leurs gardiens). Pour cela, nous allons à la capitainerie de la marina, où on nous délivre un numéro, et où nous devons donner un jour d’arrivée là bas. Nous nous promenons ensuite dans la ville qui a de beaux bâtiments anciens et de nombreux parcs. Nous retournons ensuite à Machico, d’où nous partirons le lendemain direction les Canaries via, nous l’espérons, les Selvagens.

 

 

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